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Boxe Française (savate) – Histoire, Règles, Particularité

La savate, souvent appelée boxe française, est un type de boxe et art martial national français. C’est un sport de combat unique en son genre qui a débuté comme un style de combat de rue. « Savate » signifie « chaussure ancienne ou grossière ». Dans cet article, nous vous dirons pourquoi ce sport a été appelé ainsi, comment il est né, s’est développé et est devenu populaire, et nous explorerons ses spécificités lors des combats et des compétitions.

Histoire

Au début du 18e siècle, la boxe française a fait ses débuts et a commencé à évoluer en tant que stratégie d’autodéfense dans la rue. Elle était populaire parmi les classes inférieures en France, notamment les vagabonds, les voleurs, les ouvriers et les petits commerçants. Selon l’histoire officielle, ce système remonte à l’époque celtique. Ils s’amusaient à se donner des coups de pied dans les tibias avec des chaussures lourdes et abrasives. Le perdant était la première personne qui ne supportait pas la douleur et abandonnait.

Une coutume similaire s’est maintenue parmi les gens ordinaires de divers quartiers français jusqu’au XIXe siècle. De lourdes bottes grossières étaient utilisées pour frapper l’aine et les jambes – tibias, genoux et cuisses. Ces bottes étaient parfois cloutées et comportaient des bords saillants et un talon : une arme puissante dans une bagarre de rue.

Lorsque les combattants utilisaient leurs bras, ils préféraient frapper les yeux, le nez, la gorge et l’arrière de la tête avec la paume de la main, son bord ou les doigts pour rendre aveugle, faire éclater le tympan ou briser la pomme d’Adam. Les poings étaient rarement utilisés car ils étaient considérés comme inefficaces pour causer de telles blessures. L’objectif était de mettre KO l’adversaire le plus rapidement possible. Après de tels combats, les combattants étaient souvent handicapés ou mouraient. Ce type de savate fait son apparition à Paris.

À la même époque, une autre version du jeu traditionnel appelé chausson, ou jeu marseillais, était populaire parmi les marins marseillais. Avec leurs chaussures souples, les guerriers cherchaient à donner des coups de pied au-dessus de la taille de l’autre. La vitesse et la précision étaient essentielles. C’est ainsi que les marins se maintenaient occupés pendant les longs voyages. 

Ce jeu, ou sport était populaire auprès de l’aristocratie, tandis que la savate était considérée comme plébéienne. Plus tard, des concepts et des formes de savate « classique » en tant que défense de combat de rue apparaîtront.

Michel Casseux, le premier instructeur de savate 

Michel Casseux, pharmacien et combattant de rue chevronné, fonde la première école de style classique à Paris en 1825. Il a grandi dans un foyer à faibles revenus. Il a passé son enfance et sa jeunesse dans les rues des faubourgs de Paris, luttant sans cesse pour avoir le droit de se promener où bon lui semble sans craindre de perdre quelque chose d’important, comme de l’argent s’il réussissait à en obtenir. Il a appris à se battre par essais et erreurs auprès de copains plus âgés et expérimentés qui connaissaient les tactiques de combat de rue.

Michel a peut-être été le premier à développer une technique complète d’autodéfense dans la rue. En 1825, il publie un pamphlet intitulé « L’art de la savate ». Son école est rapidement devenue célèbre. Elle enseignait surtout aux gens ordinaires, mais la noblesse s’y rendait occasionnellement. Le duel à froid et les armes à feu devenant illégaux, de même que le port de ces armes, l’aptitude à l’autodéfense sans arme devient vitale dans la haute société.

Charles Lecour, le père de la boxe française 

Charles Lecour, élève de Michel, était le disciple de Casseux et le créateur de la boxe française moderne. Il mélange les éléments classiques et romantiques. Les guerriers de la savate utilisaient désormais plus fréquemment des coups de pied hauts à la poitrine et à la tête et accordaient une plus grande attention à la tactique et à la stratégie de combat, en particulier à la capacité de se battre à distance et de ne pas laisser l’adversaire s’approcher.

Dans les coups de pied, on est passé de la force à la vitesse et à la précision. Pourtant, le mouvement de son bras est resté le même, et la faiblesse de son système a persisté. En 1830, Lecour s’en est rendu compte lors d’un match amical contre le boxeur anglais Owen Swift.

Charles a perdu le combat parce qu’il ne pouvait pas tenir tête au boxeur. C’est alors qu’il a décidé d’ajouter un peu de boxe à la savate. Lecour a passé environ deux ans à apprendre auprès d’éminents combattants anglais et à adapter progressivement les capacités et les informations qu’il a recueillies à son approche du jeu de jambes.

Il rédige un livre sur la boxe française et fonde une salle d’entraînement en 1832. Il a également fait de la règle de porter des gants de boxe et des chaussures souples avec un bout ferme lors des combats.

Comment la boxe Française s’est-elle popularisé ?

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Si Lecour a créé la boxe française, Joseph Charlemont et son fils Charles l’ont popularisée à l’étranger. Dans les années 1850, Joseph a servi dans l’armée en Algérie. Il y apprend les bases de la savate auprès de ses camarades soldats. De retour en France, Charlemont continue d’apprendre auprès de Louis Vigneron, l’un des meilleurs élèves de Lecour.

En 1862, il s’embarque pour un voyage en Europe afin de défier les meilleurs combattants de corps à corps. Son périple dure près de 10 ans, et il ne perd jamais un combat. En conséquence, sa popularité et celle des arts martiaux français s’étendent dans l’ancien monde. Joseph a créé une académie nationale de boxe française à Paris en 1879. En 1899, son fils Charles met au tapis un célèbre boxeur anglais d’un coup de pied au plexus solaire. C’est la fin d’une longue querelle entre les Anglais et les Français sur la supériorité de leur style martial.

Le comte Pierre Baruzy : le déclin et l’essor de la savate

Après la première guerre mondiale, alors que de nombreux maîtres meurent, la boxe française commence à décliner. Il n’y avait pratiquement plus de professeurs, et l’enthousiasme pour cet art était moindre qu’auparavant. Seuls quelques passionnés cherchèrent à le maintenir. Le comte Pierre Baruzy, onze fois champion de savate française, était l’un d’eux. C’est peut-être grâce à lui que la savate n’est pas morte et qu’on lui a donné une seconde chance de vivre. Il n’y avait qu’environ 500 savateurs compétents et débutants en 1937, contre 100 000 avant la guerre. La Savate était proche de l’extinction. Pierre dirigeait les gymnases, formait les nouveaux professeurs et les payait sur ses propres deniers.

Cette situation perdure jusque dans les années 1960, lorsque les arts martiaux orientaux deviennent populaires en Europe. Ceux-ci ont rappelé aux Français une expérience similaire. Baruzy a créé la Commission nationale de boxe française et a commencé à ouvrir des écoles en réponse à la demande populaire. Au bout de dix ans, la Commission est devenue la Fédération. Pierre est nommé président de la Fédération internationale en 1985. En conséquence, la boxe française a été ressuscitée et re-popularisée dans le monde entier.

Particularités de la technique de la boxe française

Les crochets, les uppercuts et les coups de poing sont les mêmes en savate qu’en boxe anglaise. Les coups de pied sont essentiellement identiques au kickboxing, mais avec un travail physique moindre. C’est ce qui distingue la méthode de boxe française. Le combattant utilise son pied ou son talon pour frapper l’avant de la cuisse afin d’arrêter l’assaut de l’adversaire, de préparer et de délivrer le sien, ou de détourner l’attention du coup principal. Il y a des balayages, des coups de pied à terre, des coups de pied au tibia, à la cheville et des flexions du genou. Cela permet à la fois de ralentir et de distraire l’adversaire. Un combattant ne cherche pas à mettre KO son adversaire, comme dans le Muay Thai. La plupart du temps, il garde la distance et dissimule le coup primaire au corps ou à la tête.

La principale distinction avec le kickboxing, avec lequel il est parfois comparé : un athlète se bat avec des chaussures de boxe, mais la pointe est plus dure et la semelle plus épaisse. Par conséquent, un combattant de savate peut frapper avec la pointe de son pied tout en évitant de blesser ses orteils. Ce type de coup de pied a une force de frappe supérieure. Un knock-out est pratiquement assuré si vous frappez le foie, le plexus solaire ou la tempe, même si ce n’est pas avec toute la force nécessaire. Il étend également votre portée, ce qui peut vous aider à éviter un contre coup.

Directions et disciplines

La savate se divise en deux catégories : 

  1. Appliquée : Cette dernière est destinée à la self-défense dans la rue. Elle reprend le meilleur de la savate de Michel Casseux : coups de pied à l’aine, coups de genou, et coups aux yeux et à la gorge avec les doigts et le bord de la paume. Les combattants utilisaient activement leurs genoux et leurs coudes ; c’est maintenant un art martial qui emprunte beaucoup au jiu-jitsu. 
  2. Sportive : La savate sportive fait partie de l’entraînement de l’armée et de la police. En savate sportive, les combattants ne frappent qu’avec leurs poings et les différentes surfaces des pieds, tandis que les coups avec les genoux, les coudes et les tibias sont interdits. 

Les compétitions se déroulent dans trois disciplines :

  1. L’assaut – contact léger – s’apparente au karaté sans contact. Dans ces combats, l’essentiel est le coup correctement exécuté. Un contact léger est autorisé, mais un contact fort et serré entraîne des points de pénalité et parfois même la disqualification.
  2. Le pré-combat – Il est similaire au full contact en karaté. Les participants portent des équipements de protection : casques et shinguards. En général, il s’agit des qualifications pour les finales.
  3. Le combat – Il est identique au pré-combat, mais sans les shinguards et les casques. C’est toujours un combat final.

Canom est une autre direction de savate. On se bat avec une canne de 95 à 100 cm de long et pesant de 125 à 140g. Cette coutume remonte au XIXe siècle, lorsque le duel et le port de l’épée étaient illégaux. La méthode est presque identique à celle du combat à l’épée. C’est Charles Lecour qui a commencé à enseigner cette forme de combat à tous les venus. Selon la mythologie, il pouvait toucher une cible jusqu’à 200 fois par minute. Le canom a survécu et est maintenant enseigné dans le cadre de la boxe française. Des épreuves distinctes de canom sont également organisées.

Uniforme et grades

Les savateurs portent des combinaisons élastiques sans manches lorsqu’ils combattent.

Une bande de couleur au poignet des gants indique le degré de compétence : 

  • Bleu
  • Vert 
  • Rouge
  • Blanc
  • Jaune
  • Argent 
  • Or 

Cela équivaut aux ceintures de karaté. Les teintes précédant l’argent sont destinées aux initiateurs, puis aux niveaux moniteur et professeur. Chaque école du globe peut attribuer le premier. Seule la Fédération Internationale de Savate peut fournir les deux dernières.

L’efficacité de la savate

Gérard Gordeau a démontré son efficacité en 1993, lorsqu’il a représenté la boxe française lors de l’événement inaugural de l’UFC. Il a vaincu un lutteur de sumo et un kickboxer avant de s’incliner face au célèbre Royce Gracie lors de son dernier combat. Farid Khider, un autre pratiquant de boxe française, a battu Yuya Yamamoto en finale d’un des tournois K-1. François Pennacchio a battu l’imbattable combattant de Muay Thai Ramon Dekkers en 1996.

Malgré des débuts à l’éthique douteuse, la boxe française est une digne rivale des autres arts martiaux. Elle a été perfectionnée par l’aristocratie. L’accueil des savateurs à l’approche du ring en est le reflet : un salut de la main droite, du cœur vers le côté. Les duellistes de la haute société s’honoraient de cette manière avec leurs épées.

1 réflexion sur “Boxe Française (savate) – Histoire, Règles, Particularité”

  1. Bonjour
    Je me demandais pourquoi salue t-on comme ça dans la Boxe Française Savate.
    Merci de votre réponse
    Cordialement Maxime DUCHESNAY

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